Au carrefour de la psychologie, et de l’écologie mais également de la sociologie, et de la philosophie, l’écopsychologie, étudie les relations de la psyché humaine avec notre maison (éco = oikos, la maison en grec) à savoir la Terre et plus largement notre environnement naturel.
L’écopsychologie est ainsi basée sur le principe qu’une santé mentale saine et équilibrée est le résultat d’une relation profonde et authentique entre l’être humain et la nature.
Pourquoi, alors que la planète traverse une crise écologique sans précédent et que les signaux sont nombreux et connus de tous, l’humanité tarde à évoluer dans ses comportements ? Pour les écopsychologues, cela tient au fait que l’écologie s’est jusqu’alors essentiellement attachée à développer des solutions techniques en réponse aux atteintes portées à l’environnement sans pour autant se questionner profondément sur les raisons pour lesquelles l’Homme se comporte de manière aussi destructrice.
L’existence de véritables freins psychologiques, mis en lumière par le travail des écopsychologues commence néanmoins peu à peu à être reconnue. La destruction et les atteintes aux milieux naturels ainsi que l’érosion de la biodiversité notamment seraint ainsi à considérer comme des symptômes d’un profond mal être intérieur. Qu’est-ce qui fait que l’homme d’aujourd’hui en est venu à être totalement séparé, coupé de son environnement naturel, particulièrement dans la société occidentale qui cherche depuis toujours à dominer la nature.
L’écopsychologie considère à ce titre cette rupture entre l’Homme et la nature comme la base du mal-être du monde moderne. Le malaise qui affecte de nos jours une grande partie de la population confirme ce que le chef indien Seattle pressentait déjà au début du 19ème siècle : « quand la terre est malade, nous le sommes aussi ».
Ainsi, comment pourrait-on se sentir bien dans un environnement dégradé, dans une course incessante au consumérisme ?
A contrario, il existe également un effet miroir entre notre psyché et l’état de notre environnement, des liens directs entre les maux de notre siècle (dépressions, addictions) et l’environnement désormais dégradé qui nous entoure, comme si cet environnement malade nous contaminait
L’écopsychologie propose ainsi à chacun de reprendre contact avec la nature afin de retrouver un certain équilibre dans sa propre vie. En combinant l’écologie et les sciences traitant des relations humaines avec la nature, l’écopsychologie encourage donc les gestes concrets et les actions qui protègent l’environnement et guérissent l’âme humaine. Le chef Seattle, toujours lui, disait : « La terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre ». Il n’y a donc plus de temps à perdre, il est urgent d’agir afin de protéger notre planète ainsi que tous les êtres vivants qui l’habitent.
Au-delà de comprendre les mécanismes liant la psyché et l’environnement, l’écopsychologie pose donc également les bases d’une réconciliation, d’une thérapeutique pour sortir l’homme de l’impasse actuelle. Ainsi dans le cadre d’une approche holistique, elle propose un rééquilibrage entre rationalité et émotions afin d’aboutir à une nouvelle forme de reliance et d’appartenance au monde. En cherchant à dépasser la vision anthropocentrée qui domine, elle ouvre ainsi la voie vers une vision écocentrée, permettant d’harmoniser notre rapport au vivant.